retrouvailles

Jamais encore je crois n'être venu ici.Pourquoi? La peur d'y découvrir quelue chose qui changerait à jamais sa façon de voir,de tomber dans le luxieux et de ne plus jamais goûter aux plaisirs simples?
Alors pourquoi aujourd'hui décidais-je enfin le moment venu?

La grande porte aux mille sculptures s'ouvra lentement,la jeune femme se glissa à travers la fente de lumière.
Etait-ce un rayon de soleil à travers l'ouverture de la porte qui la menait ici?
Talhi se retrouva dans le chef d'oeuvre de Versailles.Petite,minuscule dans ce lieu immense,elle ne se sentait pourtant pas le moins du monde ridicule face à cette pièce si souvent complimentée.Cette salle semblait accueillir n'importe qui avec autant de grâce.

Les larges fenêtres qui dominaient les jardins laissaient entrer une lumière chaude,apesante.
La jeune femme remarqua à peine les chandeliers d'or,les montures de pierres précieuses.Non pas qu'elle les trouvait vide de toute beauté,mais son attention venait d'être attirée.
Son regard passa la vitre de la fenêtre pour venir se poser sur l'allée qui remontait au château.
Un attroupement de cheveux,la jeune femme s'approcha.Ses yeux d'un bleu ciel semblèrent s'agrandirent l'espace d'un instant.
Certes elle le voyait souvent, à travers les couloirs,dans les jardins,mais elle se débrouillait toujours pour n'être pas vu de lui.

Là encore Talhi l'observa, revenait-il de la chasse,c'était fort possible,la pensée de Loup en sécurité dans des bois adjacents la tranquilisa.
La jeune femme perçut alors un bruit dans son dos et se retourna subitement.
Deux jeunes gens venaient d'entrer,suivit d'autres.Aucun ne lui prêtait attention.Talhi soupira en pensant à sa solitude quelque peu écourtée.Elle se mit à regarder autour d'elle,les gens tout simplement,les signes qui font que deux personnes peuvent se comprendre à la perfection.

Pourquoi sentait-elle à ce moment précis son coeur s'emballer de la sorte?

Il ne l'avait pas vue. Comme à chaque fois. Elle savait être invisible à ses yeux et lui savait être aveugle. Il descendit de son fier destrier blanc, les joues empourprées de la vitesse du galop. Puis il passa les portes de la galerie des glaces. Et ce qui devait arriver arriva. Ses yeux tant explorés, ses lèvres à peine goutées. Malgré son trouble, le Roi n'en laissa rien paraître et ne montra aucune hésitation à se diriger vers la jeune femme. Le regard du souverain avait regagné un peu de son éclat dès qu'il l'avait vue et l'ombre d'un sourire était passé sur ses lèvres. Il s'approcha d'elle, entouré de courtisants qu'il aurait éloignés s'il l'avait pu. Ils se firent face quelques instants, le sourire commençant à poindre sur la bouche du Roi. Puis il prit délicatement la main de la jeune femme et déposa un doux baiser sur la peau bronzée et parfumée de senteurs de pins tout en ne quittant son regard.

"Me feriez-vous, Mademoiselle, l'honneur et le plaisir de m'accompagner aux appartements ? (pas les vrais appartements roooh xD)"

Il aurait bien rajouté un doux compliment mais il ne le fit pas, de peur de la froisser.

Des murmures se firent entendre dans toute la salle,chaque courtisans ne redressaient et se regardaient dans la multitude de miroirs que pouvait offrir la galerie des glaces.
Talhi sourit *c'est donc à cela que sert tout ces miroirs*

Elle ne fit pas attention à sa toilette,tout juste si elle passa une main soignée sur le tissu de sa robe d'un bleu fantômatique. Ses yeux se décollèrent de la fenêtre avec lenteur.De nombreux pas,de nombreuses conversations veines à l'adresse du Roi.
Même s'il ne tenait pas encore dans son champs de vision,la jeune femme sentait son regard rivé sur elle.Retournée,il était là,devant elle,un sourire que seule elle savait interprété,pas de fausseté.
Ils restèrent silencieux,les regards perdus l'un dans l'autre.
L'étiquette ne voulait voir parler que le Roi en premier,Talhi sourit,énigmatique.

"Me feriez-vous, Mademoiselle, l'honneur et le plaisir de m'accompagner aux appartements ?

Il prit sa main,y déposa un baiser,il sembla à la jeune femme que tout un dialogue était passé par ce simple rapprochement.Ses yeux sourirent sans que son visage n'est exprimé aucune émotion.Elle posa sa main sur celle du souverain,ne prêtant guère d'attention aux commérages des courtisans.

Louis eut un sourire ravi puis referma ses doigts fins encore sur la douce main de sa belle. Il ne put la quitter des yeux, il voulait faire une indigestion de sa beauté, chose impossible puisque Talhi était si adorable qu'on eut pu l'admirer jours et nuits sans que la fatigue vous surprenne. Le monarque avnça, de sa démarche altière et gracieuse, portant à son bras la plus belle femme que la terre eut jamais porté comme si elle eut été un fragile bouquet de roses. Il retrouvait enfin le ciel dans lequel il aimait tant se réfugié et qui lui procurait un délicieux gout de liberté et d'élévation. Le sourire doux et rêveur ne quittait guère ses lèvres et ignorant tous ceux qui le saluaient en vain, n'avait d'yeux et d'attentions que pour sa beauté farouche.

Personnage Connu Nombre de messages : 127 Date d'inscription : 22/07/2007

Yann voyait bien que ce n'était pas le moment.Pourtant il le fallait,la présence du Roi et la sienne en même tant était d'une rareté qui était difficile à réaliser.
Il avait cherché le Roi toute la journée,que ce soit dans les jardins ou les salles de jeux,mais jamais il ne l'avait trouvé.
Trop peu souvent à la cour, il ne connaissait pas encore bien les habitudes et activités du Roi pendant sa journée.
Ce ne fut que lorsqu'une jolie servante lui répondit en gloussant que sa Majesté était parti chassé.
Yann avait donc guété son arrivée, et, le voyant revenir, il l'avait suivi tant bien que mal jusqu'à la galerie des glaces.
La foule des courtisans qui se pressait autour de lui était d'un agacement à toutes épreuves et Yann dû se faufiler en mille pardons jusqu'à entrevoir le Roi,malheureusement accompagnée...par Talhi?
Que faisait-elle au bras du Roi? Se rememorant les commérages là où il les avait laissé en partant, il se rappela qu'elle avait gagné l'amour de Louis XIV, mais pour combien de temps.La connaissant bien puisqu'elle était une amie d'Angélique, Yann ne voulait pas la voir s'écrouler si un jour, le Roi en désirait une autre.
Mais tel n'était pas le problème de sa journée, s'avançant en diagonale du Roi,de façon à bien lui montrer sa présence sans lui couper le chemin.Il fit une courte révérance, montrant clairement qu'il voulait lui parler.

Le Roi n'avait d'yeux que pour sa belle. Il ne pouvait détacher son regard du sien. Ce ciel qu'il avait si souvent cherché ! Cet havre de paix où il avait voulu si souvent s'y reposer ! Maintenant qu'il l'avait retrouvé, il ne voulait pas le quitter. Pas même pour un empire. Pas même pour l'or de tout le monde entier. Pas même pour l'amour de toutes les autres femmes ...
Louis ne vit donc naturellement pas le courtisan qui, comme les autres, souhaitait lui faire part d'une affaire importante à ses yeux, si commune aux yeux du souverain. Si cet homme tenait tant à lui parler, il lui faudrait faire audience ..
Ils arrivèrent bientôt aux appartements. Louis XIV se questionna sur la réaction de Talhi. les soirs d'appartements n'avaient rien de naturel. Ce n'était que jeux, rires, liqueurs et gourmandises. Mais ces rumeurs étaient forcément venues aux oreilles de la belle dame. Si elle avait accepté, elle avait conscience de tout cela. Il marcha alors, le coeur serein et empli d'amour.

Poussée par la curiosité, Une fillette s'était aventurée à l'intérieur du château. Avait-elle le droit ou étais-ce interdit? Peu lui importait. Elle voulais voir cette "Galerie des Glaces" dont la servante qui était sa tutrice lui avait compté les bautés. C'était aussi pour lui faire plaisir qu'elle y était allé, car elle adorait entendre les aventures que sa presque-fille lui racontait le soir avant de se coucher. Elle resta quelques instants devant la porte, car il y avait beaucoup de bruits à l'intérieur... Intriquée, elle entra discrètement, tel un chat, et se dirigea à pas feutrés vers le millieu de la salle. Tout était lumière et brillance. Elle voyait des dizaines d'elles aux visages perplexe, qui lui jetaient des regards pleins de curiosité. Un peu plus loin, un très grand homme au bras d'une dame richement vêtue aux cheveux châtains et à la peau pâle étaient entourés d'une ribambelle de courtisans... Elle sourit en imaginant que le couple était des cerfs et les courtisans des chiens aux museaux allongés qui étaient aglutinés autour de leur proie... La fillette resta quelques instants a les regarder tous fixement et elle vis tout bien clairement. Si elle savait dessiner, elle l'aurait fait mais malheureusement, cet art n'était pas à la portée de n'importe quelle orpheline... Aussi resta-t-elle encore un peu devant ce tableau animalier...