Pour une orange mûre, sous un soleil d'été (PV Louise)

Courtisan(e) Nombre de messages : 86 Age : 30 Date d'inscription : 10/03/2007

Le soleil éclairait le jardin d'une lumière nouvelle, et faisait resplendir les moindres détails des haies, ou des fontaines. Les Jardins du roi étaient des vraies merveilles, de l'avis de tous. Le Duc de Beaufort avançait au milieu des haies, sur les allés bordées d'arbres, et admirait tous ces végétaux maîtrisés. Son cousin était décidément un grand homme, pensait il en levant la main vers une fleur rouge sang. Il en huma le parfum, sourit négligemment, et repartit. Il venait à peine de rentrer à Versailles, et il était déjà dehors. Il s'était demandé tout le voyage pourquoi il venait, et à peine arrivé il songeait déjà à repartir. Il savait que Louis XIV, son cousin, se méfiait toujours un peu de lui, après la fronde, et en soit le Duc ne pouvait lui donner tort. Chacun savait qu'il avait toujours été rebelle...

Il était arrivé à un croisement, et il fronça les sourcils. Il ne savait où aller, le canal ou l'orangerie? Peut attiré par l'idée de laisser faire le hasard, le Duc ordonna toutes les idées qu'il lui venait, et s'engagea pour aller à l'orangerie. Il ne voulait pas aller au canal, pour plusieurs raisons. Il y avait trop de chance pour qu'il y croise des courtisans, ou encore pire, une de ses anciennes maîtresses. Résultat, alors qu'il aurait aimé voir de l'eau couler vers Dieu sait où, juste couler, il était dans l'orangerie, à humer les arômes délicats des oranges qui mûrissaient sans rien demander à personne. L'orangerie était vide, d'ailleurs. Le Duc de Beaufort y était seul, et il tendit la main vers un fruit, et le détacha délicatement de sa branche. Il enleva la peau d'un geste habile et habitué, et mordit dans la chair orangée à pleine dents. Elle n'était pas encore totalement mûre, mais délicieuse tout de même. Le jus coulait sur les papilles du Duc, qui savourait ce parfum tant aimé. Le fruit étant fini, il laissa retomber sa main, et fit quelques pas, avant de céder à la tentation de dévorer un autre de ces fruits. Décidément, il aurait dû aller au canal.

D'un simple geste, il rajusta son col, puis passa la main dans ses cheveux. Il lança un regard furtif vers le ciel, et s'attarda à observer la forme des nuages. L'eau, le ciel... tout en la nature évoquait la liberté, même si elle était maîtrisé par l'homme qu'était son cousin. Entendant un bruit léger derrière lui, il se retourna lentement, la main à sa ceinture, sur la poignée de sa dague. A Versailles, palais des complots, il ne fallait pas s'attende à ce qu'il sorte désarmé. Le craquement avait été émis par une branche sèche au sol, qu'une jeune fille blonde avait brisé. Soulagé, le Duc de Beaufort laissa retomber sa main, et attendit de voir la suite des événements.

Louise, habillé d'une simple robe rose pale, portait un tablier et un panier. Elle cueillait les oranges qu'elle comptait mettre dans son salon, bien sur, elle aurait pu demander à un de ses serviteurs de le faire mais elle n'aimait pas se servir d'autre personne pour faire les corvées, si il y en avait à faire c'était elle qui les assumait et puis, cueillir n'était pas vraiment une corvée tant les senteurs étaient alléchantes et agréables. Choisissant avec soin chaques orange, elle finit par découvrir un homme. Elle fit une profonde révérence, comme le demandait l'étiquette et souffla un simple " Bonjour". Un sourire radieux s'affichait sur ses lèvres même si, dans la chaude serre, elle ne s'attendait pas à tomber sur quelqu'un et de surcroit, un homme. Elle vit les pelures à ses côtés et en déduisa qu'il venait de manger une orange. Elle avait tout bon, car le jus délicieux était encore autour de ses lèvres et ce la fit arracher un autre de ses si jolies sourires à Louise.

Courtisan(e) Nombre de messages : 86 Age : 30 Date d'inscription : 10/03/2007

La jeune fille blonde venait de la saluer, et le Duc lui répondit avec un sourire léger. Elle était belle, de l'avis de tous, enfin, surtout de celui du Duc de Beaufort, qui ne l'avait encore jamais vu. Blonde, des yeux magnifiques, un maintien de princesse, un naturel à toutes épreuves. Belle était le mot qui la désignait. Ordinairement, le Duc aurait bien pensé à elle comme à une maîtresse possible, mais là non. Elle ressemblait trop au Roi, et instinctivement il savait qu'elle ne se laisserait pas séduire comme ça. Elle n'était pas une courtisane ordinaire, qui pouvait se jeter sur lui dans le simple espoir de voir le Roi, d'être remarquer par lui. Généralement, ces femmes repartaient bredouille. À cette pensée amusante, le Duc sourit, et se rapprocha sensiblement de la jeune femme. Elle ressemblait étrangement au Roi. Les mêmes yeux. Pour le Duc, elle ressemblait trop à son cousin pour qu'il puisse songer à elle autrement qu'en connaissance, ou amie.

Il s'approcha d'elle, et tendit la main, vers une orange mûre. Il la décrocha de sa branche, et commença à l'éplucher. Le parfum délicat des agrumes envahit soudain l'air, et le Duc sourit en portant un quartier du fruit à sa bouche sensuelle. Il en tendit un autre à la jeune femme, en lui disant doucement, amusé:

-Vous aimez les oranges?

Il sourit, et se rappelant soudainement de quelque chose, son sourire s'agrandit, devint assez franc. Il avala son morceau d'orange, savourant ce parfum qu'il avait toujours aimé, et ajouta sur le même ton:

-Je suis le Duc de Beaufort, et vous, belle demoiselle?

Un nouveau sourire, quelques pas, un nouveau quartier d'orange dans sa bouche. Il n'aurait peut être plus faim pour le prochain repas, mais tant pis. Il n'était de toute façon par rare qu'il ne se présente pas aux repas, jugeant qu'il y avait suffisamment de courtisans comme cela. Et généralement, son cousin ne le remarquait pas. Et même s'il le remarquait, il ne disait rien. Le Duc de Beaufort lui rappelait la Fronde, il ne lui manquait donc pas dans la foule de courtisans minaudants qui s'agglutinaient autour de lui.

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