stupeur et angoisse

A l'ombre d'un vieux saule au tronc noueux,elle ferme les yeux.Les branches qui se balancent,suivent harmonieusement le rythme de ses boucles noirs,qui ondulent,tournent et retournent dans une valse sans fin.Elle s'en est occupée, il n'y a aucun doute, un chignon relevé,et pourtant,même coiffée,cette chevelure semble en constant mouvement.Les reflets s'y mèlent.Les ombres s'y amusent.La brise glisse,telle une caresse sur la joue,sur cette peau satinée.Une longue robe,aux couleurs chatoyantes et ennivrantes.Mais...n'est-elle pas blanche? Seraient-ce ces doux rayons de soleil qui lui donnent cet teinte aux accents mauves puis jaunes...
La respiration légère et régulière, cette bouche aux lèvres carmins à peine entrouverte.Déjà les chants des oiseaux se font duels, se chamaillant en beauté et en mélodie.
La jeune femme semble dormir,et pourtant,tout ses sens sont en fonction,l'ouïe écoute,analyse et aprécie,l'odorat exploite,se rappelle et mémorise, le toucher se remémore,fait divaguer...seuls la vue et le goût sont inactifs.
Un bruissement,puis un silence.La jeune femme a ouvert les yeux.Bleus,ils scrutent les environs,nul peur dans ce regard,curiosité en avant,et une certaine nervosité.

Il la regarde,de ses yeux more dorés,il ne cesse de l'observer.Encore et toujours.Cet émotion qu'il n'arrive pas à saisir chez sa soeur de meute.Ce visage qui semble s'y immobile et révèle pourtant tant de choses.Mais il est bien décidé à arrêter cette énigme qu'il ne comprend pas.Dans son élan,ses pattes ont effleuré des feuilles, ses paupières se sont ouvertes.Elle examine les alentours.Il n'est plus question de se cacher.

Une forme noire et immense s'abat sur Talhi.Elle laisse échapper un cri de surprise et se sent glisser du banc où elle se trouvait.Son coeur bat fort,mais elle n'a pas le temps de réagir,que,déjà,une langue baveuse et rapeuse vient lécher vigoureusement son visage.Tout semble amical mais il la tient ferment de tout son poids.
Talhi comprend la vengence,elle se délaisse,reste allongée,yeux fixés sur la bête,avec ce sourire qui le fait tant enrager.Il la relèche,histoire d'effacer ce sourire qui ne devrait pas exister.Il lui mordille les doigts,les oreilles,tout ce qui dépassent.Elle le repousse,s'exclame dans des "non" inutiles.
Mais bientôt des pas,des voix,on s'inquiète.La jeune femme pousse se dégage si violament que Loup comprend qu'il ne faut s'arrêter.Lui à déjà entendu les voix,il cherche,une cachète,un refuge,et bondit dans les buissons.
Talhi n'a que le temps de se relever,des brindilles d'herbe sur le bas de sa robe,que déjà,les pas se font plus proches et une ombre apparait...

Mlle Pompadour qui se promenais dans un des jardins verdoyants entendit des cris et des bruits anormaux. Elle chercha des yeux l'endroit d'ou venait ces cris. Mais en vain. Elle tenta donc de le chercher avec comme seule aide son ouie, plutot faible malgres toute sa concentration.
Puis, elle se trouva nez a nez avec une jeune femme dont la robe est sale comme si elle s'était roulée dans l'herbe pendant un assez long moment.
Mlle Pompadour fut surprise de trouver une jeune femme, a Versailles, dans cette tenue.

Elle alla voir la jeune femme.

- Mademoiselle ! Vous allez bien ? dit elle intriguée.

Surprise, la jeune femme passa une main inutile sur sa robe de toute façon salie.Elle lui un sourire géné et passa une main dans ses cheveux, emmélant entre ses doigts une boucle brune.
Elle entendait les battements de son coeur et crut qu'il s'agissait de ceux de Loup.
Se calmant, elle se composa un sourire à toutes épreuves et s'avança également vers son interlocutrice:

-Merci, j'espérais qu'il n'y ai personne pour voir ma chute mais...je crois bien avoir raté!

Elle sourit et se mordit les lèvres en pensant qu'elle avait menti à une courtisane assez inquiète pour s'occuper de son sort.

Un peu génée, Mlle Pompadour recula. Elle réfléchit un instant et en conclus que non, il ne fallait pas laisser cette jeune femme toute seule.
Il y eu un long silence, prolongé par une legere brise.
Néanmoins, Mlle Pompadour était bien trop curieuse pour ne rien faire.
Elle alla vers la demoiselle, et lui tendit la main .

-"Venez, allons nous promener." dit elle, souriante.
La robe de la jeune femme ondulait au rythme du vent.Tout comme ses longs cheveux bruns. Elle avait l'air ailleurs.

Talhi sentit l'hésitation de la jeune femme, pouvait-elle vraiment lui en vouloir.Aider une femme dont on ne savait rien et qui pouvait très bien être une paysanne qui avait réussie à entrer à Versailles en toute discrétion était une marque de confiance en le genre humain ou de total naiveté mais la jeune femme préférait penser à la première solution.Sa confiance à elle se limitait à quelques particuliers.Le genre humain elle le connaissait trop bien pour savoir qu'on ne peut se fier à personne ou tout du moins, pas en la totalité.

Même s'il envie irrépréssible de secourir Loup pointait en Talhi, il eut parut bizarre et surtout très incorect de répondre par la négative.
Sa robe,qui autrefois avait ces tons bleutés fantomatiques étaient parsemée de tâches vertes dûes à l'herbe fraiche.
La jeune femme, comme à son habitude, noua ses long cheveux bruns en un chignon grossier dont de longues boucles rebelles s'échappaient.Son interlocutrice commençait à partir et lui tournait déjà le dos en direction du canal.Talhi observa les buissons, n'y voyant pas grand chose, elle murmura une chanson étrange qui ne signifiait quelque chose que pour la bête noire cachée dans les buissons.Elle entendit de légers bruissements qui pouvaient facilement se prêter aux ailes d'un oiseau mais qui pour la jeune femme,prenait un tout autre sens.
Souriante et de nouveau rassurée, Talhi rattrapa la femme avant de partir à la dérive,ses yeux suivant le cours du canal.Ses rêveries recommencèrent là où elle les avait arrêté.D'un naturel peu bavard, Talhi ne fit pas attenion que plusieurs minutes s'étaient écoulées dans qu'elle est prononcée le moindre mot.

Quelques minutes passerent. Elles parurent tres longues a Mlle Pompadour. L'eau du canal était d'un bleu ravissant, et on ne pouvait avoir envie de s'y baigner. Malheuresement, Mlle Pompadour ne savait pas nager. Et elle n'avait aucune envie d'abimer ses culottes de coton.
Elle détourna donc son regard du point d'eau, et aperçu un banc en bois plutot viellit par la pluie et les intempéries.

-Si nous allions nous assoir ? Ou bien préférez vous continuer la promenade ? demanda la jeune femme a Talhi de Beauregard.

Elle se retourna pour observer la réponse de cette derniere.

Ses pensées avaient volé en milliers de papillons.Chacun s'étant posés sur la fleur qui lui plaisait.Humant un parfum délicat ou piquant.Talhi aurait pu sursauter par cette voix qu'elle avait pratiquement oublié.
Mais elle restait immobile,seule sa marche lente auprès de Mlle de Pompadour pouvait montrer un signe de vie.
Elle tourna lentement la tête comme lorsqu'on se reveille le matin, aussi lentement que possible pour ne pas avoir à quitter ses rêves et commencer une journée dont on ne voit plus la fin.
Son regard suivit celui de la jeune femme et se déposa sur le banc non loin d'elle, elle aquiesça en silence.
Elle remarqua alors que son silence pesait sur son interlocutrice, elle avait passé toute son enfance dedans et ne pouvait pas souvent comprendre qu'il puisse géner quelqu'un.
Talhi en avait même oublié de se présenter mais il n'est jamais trop tard pour se rattraper:

- Je m'appelle Talhi de Beauregard, mais Talhi est amplement suffisant.

Elle lui sourit, d'un sourire qu'elle voulait apésent et doux, mais où transparaissait sa rêverie naturelle.

Mlle Pompadour se senti soulagé d'un énorme poids.
Le seul fait que Talhi lui ai adressé la parole la réconfortais.
Elle scruta le ciel a la recherche de celui dont elle pensait que venait ce simple geste.
Mais elle comprit que malgres tout, Talhi aurait préférée etre seule.
Par politesse, Mlle Pompadour lui souria et lui répondit par un :

-Enchantée, Talhi de Beauregard.

Elles s'assirent, puis Mlle Pompadour se senti partir dans ses pensées.
Le ciel était bleu comme l'eau du canal.
Alors que Mlle Pompadour s'endormait, elle entendit des pas.

Elles étaient toute deux assises, ne sachant que dire pour ne pas déranger l'autre.Et il faut bien le dire, dans leurs pensées individuelles.Talhi voyant que ses paroles avaient redonnés un peu de sourire et moins se gêne chez la jeune femme se mordit la lèvre.Pour elle, il était difficile d'entretenir une conversation sérieuse.Elle ne parlait le plus souvent que par de courtes phrases énigmatiques ou au contraire très claires.
Elle posa son dos tout contre le bois dur et se laissa aller à la brise légère de la belle saison.

-Et vous madame, comment vous nommez-vous?

La jeune femme n'en avait pas oublié les politesses et espérait ainsi se ratrapper aux yeux de Mlle de Pompadour.

[HJ: Miss incruste ^^]
Comme à son habitude, une petite fille longeait le canal. Chaque soir, elle faisait cette balade, croisant souvent plusieurs chats venus se désaltérer.
Mais cette fois-ci, il n'y avait aucun félin. Pas une silhouette brune fendant les buisson, pas un seul regard ambré la fixant intensément. Mais il en fallait plus pour inquieter Flaura.
Sachant qu'aucun autre chat ne la rejoindrais, elle en résout donc à s'arrêter. La fillette s'approcha du canal d'un bleu profond. Elle resta quelques instant sans bouger,à regarder les frémissement que le vent apportait à l'eau. Les deux éléments se frôlaient en formant de petites vaguelettes luisantes.
Flaura laissa ses yeux plantés dans l'eau jusqu'à ce que sa tête lui tourne, puis elle s'approcha encore et s'assit juste en face.
Elle fut tentée de plonger ses pieds dans la matière mouvante, mais le soir qui tombait rafraîchissait l'air et la fillete ne tenait pas à tomber malade.
Fléau replongea son regard dans les eaux presque vivantes et ne bougea pas d'un cheveu pendant longtemps.